Après vous avoir laissé méditer quelques instants sur le bon sens du proverbe ci dessus, je vous emmène à la plage.
Une fois encore Oléron insolite puisque vous allez découvrir que les plages ne sont pas uniquement des séchoirs à baignassoutes*, des rotissoires à bourrelets, des Woodstock de la bronzette.
Ben non! Avant que vous n'arriviez et juste après votre départ, les plages sont de magnifiques zones naturelles peuplées de créatures à plumes bien plus discrètes que les estivants à poil.
* pour la définition de "baignassoute* l'autochtone se fera un plaisir de vous renseigner.
Lorsque le goéland est fatigué de voler le bec en avant, il se repose comme vous sur la plage. Vous remarquerez que l'aigrette utilise une lessive qui lave plus blanc.
Ici, en juillet 2013, ils attendaient le passage du tour de France.
Beaucoup plus tard dans la soirée et lassé d'attendre, Nathan le goéland propose une animation qui ne suscite qu'un enthousiasme modéré. Seuls son oncle et sa mère assistent à son spectacle de danse sur l'eau.
Sa tante Paulette la mouette a encore été désignée pour garder les plus petits. Elle ne sait pas dire non aussi!
Ah, juste en passant: la mouette n'est pas la femelle du goéland. Les deux font bien partie de la famille des laridés mais ne sont que de vagues cousins.
Alors que Paulette fait du baby-sitting, ses soeurs assistent aux vêpres.
Comme beaucoup d'oiseaux marins, la sterne caugek est courte en pattes. Aussi, pour mieux voir passer les coureurs, Simone est montée sur le dos de Dédé.
Lorsque le froid s'installe, les plages se vident de leur contingent de bipèdes. Mais se peuplent immédiatement de ces espèces venues du Nord pour passer l'hiver loin des vents glacés de Scandinavie. La barge rousse débarque sur les plages oléronaises et bien entendu, les gamins veulent se baigner tout de suite.
Germaine a encore perdu ses clés de bagnole en se baignant. La solidarité joue, tout le monde cherche.
Le bec de la barge et de tous les limicoles n'est pas conçu uniquement pour récupérer les clés. A la base, il est plus utile pour sonder la vase à la recherche de nourriture.
La bernache cravant est une autre de ces espèces descendues du Nord pour envahir les plages, un viking ailé en quelque sorte.
Si la côte charentaise peut en abriter plusieurs milliers, ne vous fiez pas aux statistiques. Cette petite oie maritime se fait rare. Elles prennent toutes leurs vacances au même moment et au même endroit parce que le climat leur convient et surtout, la table est réputée.
Dimanche 7 janvier 11h30. Eustache la bernache démarre à fond pour aller acheter du pain.
Enfin çà c'est moi qui le pense mais finalement je n'en suis pas certain!
Plumage blanc immaculé mais pattes jaune et noir, les aigrettes sont parties supporter le Stade rochelais.
Lorsque vous avez un peu de temps, vous jouez aux boules en évitant les graviers. Lorsque les oiseaux ont un peu de temps, ils volent en évitant les plombs.
J'ai cru comprendre que ce sport ne les amusait pas vraiment.
Ils volent aussi parce qu'ils cherchent leur nourriture de site en site, parce que la mer monte et qu'il faut lui laisser la place.
Ils volent pour échapper aux vagues ou au chien qui court sur la plage.
Mais ils volent aussi parce que c'est beau. Parce qu'ils le font naturellement et esthétiquement.
Un ballet qui se passe de commentaire!
Et quand ils se posent ils ne perdent ni leur grâce, ni leur élégance.
A quoi pense-t-il ce pluvier doré devant l'immensité de l'océan?
Son cousin le pluvier argenté n'est riche que de son plumage et de sa liberté mais certainement plus heureux et moins stressé que s'il avait un compte en Suisse.
Regardez le dans son restaurent préféré: un champ d'algues.
Un "grandes pattes" à côté des "petites pattes". Ce chevalier combattant en migration toise les tournepierrres autochtones.
Chez les oiseaux, la taille des pattes et du bec renseigne sur le régime alimentaire.
Grandes pattes et grand bec = je me nourris dans l'eau.
Petites pattes et bec court = je me nourris au bord de l'eau.
La preuve: voilà les "petites pattes" au resto.
Vous, vous n'aimez pas manger dans le sable, eux si.
Mais s'ils s'appellent Tournepierre c'est surtout parce qu'ils adorent retourner les galets pour y débusquer l'insecte en cavale.
Je parle des petits galets bien sûr, pas de gros rochers, on est bien d'accord!
Finissons cette balade par l'Huitrier pie au nom bien curieux.
Pie, je veux bien avec son plumage noir et blanc. Mais huîtrier pour un oiseau qui se nourrit de crustacés, de coques, de moules, avouez que c'est original.
Ou alors il aurait demandé à changer de nom parce que "moulier-pie" çà faisait rire les copains??
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